Chaque année au Québec, environ 500 000 animaux « domestiques » sont abandonnés. De ce nombre, plusieurs se reproduiront et viendront grossir les rangs des populations animales errantes, dont plusieurs chats errants. Un seul chat errant non stérilisé peut être responsable de 22 000 chats dans les 4 années qui suivent la première portée. Ainsi, on assiste régulièrement au spectacle désolant de chats affamés, agressifs et dont la consanguinité est évidente dans bien des cas.
Cette surpopulation cause beaucoup d’inconvénients, plus particulièrement dans les zones urbaines où des questions de salubrités et de plaintes citoyennes font régulièrement surface auprès de l’Administration municipale. On estime à 80% le taux d’euthanasie des animaux abandonnés annuellement. La population de chats errants est aussi augmentée par les propriétaires doublement irresponsables qui ne stérilisent pas leur chat et qui les laissent en liberté à l’extérieur de la résidence.
Dans une ville comme Huntingdon – et c’est la même situation ailleurs en régions – nous ne disposons d’aucun refuge pour accueillir les animaux errants. De plus, la situation financière d’une ville comme chez nous ne permet pas l’allocation de fonds publics pour une telle institution et encore moins un budget à consacrer annuellement à la stérilisation des chats errants sur notre territoire. Lorsque nous intervenons suite à des plaintes spécifiques, nous devons procéder à la capture, et à défaut d’adoption à très court terme, à l’euthanasie par l’entremise d’un vétérinaire. Dans l’état actuel des finances publiques, il est déplorable que nous devions utiliser l’argent des contribuables pour euthanasier un animal dont l’existence est dû à un maître irresponsable. Malheureusement, c’est la moins pire des solutions afin de nous débarrasser d’une nuisance règlementaire.
Voilà pourquoi j’ai proposé au Conseil municipal de la Ville de Huntingdon un règlement obligeant tous propriétaires de chats sur le territoire à procéder à sa stérilisation. Ce règlement adopté à l’unanimité fait de Huntingdon la première ville au Québec à imposer la stérilisation. Dans sa réforme récente des animaleries et des « usines à chiots », le Ministre de l’Agriculture aurait du pousser plus loin sa réforme en imposant la stérilisation animale préalablement à la vente aux particuliers. Seule la stérilisation obligatoire viendra à bout de la problématique de chats errants dans nos communautés.
Le 9 juillet 2013, j’ai tenu des propos largement exagérés concernant la surpopulation de chats errants constituant une nuisance dans nos milieux urbains et ruraux. Moi-même je dois faire face à une telle situation sur ma propriété, ayant plusieurs dizaines de chats errants qui viennent causer des ennuis. Je conviens que les images utilisées n’avaient aucune utilité pour faire avancer le débat sur cette question demeurée sans solution à ce jour. Pour toutes ces raisons, je m’en excuse. Il s’agit d’un ton humoristique noir inapproprié pour aborder un tel sujet.
Stéphane Gendron