Par Geneviève Lajoie | Agence QMI

C'est à la demande de la Sûreté du Québec (SQ) et de la police de Montréal que le gouvernement Charest a resserré l'encadrement des manifestations.

«Ils (corps policiers) ont les outils qu'ils ont besoin, qu'ils nous ont demandés, pour pouvoir intervenir plus tôt, c'est à eux de les utiliser à bon escient», a déclaré mardi le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil.

La loi spéciale 78, adoptée par bâillon vendredi dernier, encadre plus sévèrement le droit de manifester au Québec.

Désormais et jusqu'en juillet 2013, les initiateurs de manifestations regroupant 50 personnes ou plus doivent informer les forces de l'ordre de l'itinéraire, de l'heure et de la durée de l'événement huit heures à l'avance. Les organisateurs doivent aussi s'assurer que le parcours annoncé est suivi, sous peine d'amendes salées. Ces mesures controversées font suite à une demande expresse des corps policiers.

«La loi donne un instrument raisonnable aux policiers pour s'assurer que les manifestations ne dégénèrent pas en manifestations non pacifiques. Les policiers ont un outil de plus pour déclarer la manifestation illégale, ils ne sont pas obligés d'attendre qu'il y ait des tirs qui leur soient lancés ou qu'il y ait des agressions contre les policiers», a signalé le ministre Dutil.

Il estime que les forces de l'ordre ont les ressources suffisantes pour continuer de faire face à la musique. La SQ et le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) ont déjà pris l'initiative de travailler en étroite collaboration, ajoute-t-il.

«Il pourrait y avoir d'autres ressources si nécessaire», insiste le ministre. M. Dutil a défendu la loi spéciale du gouvernement. «Nous estimons que ce que nous avons fait avec la loi 78, c'est se conformer exactement à ce premier article de la Charte des droits et libertés», a-t-il insisté.

Il a rappelé que ce type d'encadrement existe dans plusieurs autres villes à travers le monde. Un permis émis 20 jours à l'avance est requis pour manifester en France; à Londres, les initiateurs d'une manifestation doivent aviser les autorités six jours à l'avance; à Genève, c'est 30 jours et, à Toronto, c'est de deux à trois semaines à l'avance.

Les gens peuvent contester la législation, et le gouvernement se conformera au jugement de la Cour, a-t-il assuré. «Si des juges nous disent que nous errons, nous allons modifier notre loi. Le plus tôt un juge se prononcera, mieux ce sera.»


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