Par Anne-Caroline Desplanques | Agence QMI
Une militante montréalaise de 20 ans fait face à des accusations criminelles pour avoir diffusé sur internet la photo d'un graffiti contre la police.Le graffiti incriminant représente le commandant, Ian Lafrenière, responsable des communications du Service de police de Montréal (SPVM), avec une balle dans la tête.
Jennifer Pawluck l'a photographié sur un mur du quartier Hochelaga-Maisonneuve avec son téléphone cellulaire et l'a transmise sur les réseaux sociaux, il y a quelques jours.
Ce
geste lui a valu d'être arrêtée à son domicile dans le quartier
Rosemont mercredi vers midi, a rapporté le porte-parole du SPVM, Danny Richer. La jeune femme fait face à des accusations de harcèlement criminel à l'égard de M. Lafrenière.
Après quelques heures d'interrogatoire, elle a été libérée sous
promesse de comparaître le 17 avril prochain au palais de justice de
Montréal.
Mme Pawluck rencontrera son avocat dans les prochains
jours afin de préparer une défense de non-culpabilité, a-t-elle dit au
«Journal».
Selon Me Jean-Pierre Rancourt, il sera dificile pour la
couronne de démontrer que Mme Pawluck avait des intentions menaçantes
lors de la difusion de la photo.
Bien qu'elle ait participé à deux
manifestations contre la brutalité policière, dont la dernière le mois
dernier, et qu'elle diffuse de nombreux messages contre la police sur sa
page Facebook, la jeune femme assure ne pas connaître l'auteur du
dessin.
Une démarche artistique
«Mon but ce n'était pas du
tout d'être menaçante même si, oui, c'est une image violente, a-t-elle
plaidé en entrevue. J'ai diffusé la photo parce que c'est juste un beau
dessin. C'est son côté artistique qui m'a touché.»
Amatrice d'art urbain, Mme Pawluck y a vu une référence au populaire artiste britannique contestataire Banksy.
Connu
pour ses pochoirs et ses installations antimilitaristes et
anticapitalistes, Banksy représente très souvent des policiers dans ses
œuvres, de même que des soldats, des enfants, des personnes âgées et des
rats.
Lafrenière muet
L'artiste ne pointe toutefois
jamais personne en particulier dans ses œuvres, contrairement à l'auteur
du graffiti incriminant. Celui-ci désigne clairement M.Lafrenière par
son nom.
À titre de victime dans ce dossier, le commandant Lafrenière s'est refusé à tout commentaire dans ce dossier.
D'ici
à sa comparution, Jennifer Pawluck ne peut pas communiquer directement
ou indirectement avec lui, doit déclarer tout changement d'adresse ou de
numéro de téléphone et se tenir à 1 km du quartier général du SPVM.
http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/faitsdivers/archives/2013/04/20130404-054906.html