Robert Bourassa était-il un mangeur de hot-dog?
Par Normand Lester | La chronique de Normand Lester – il y a 3 heures.
Robert Bourassa, le portrait hagiographique de Georges-Hébert Germain, a été acheté à Quebecor Media par la Fiducie de commémoration de la mémoire de Robert Bourassa pour une somme non déclarée. Le groupe médiatique a ensuite sous-traité la job à forfait à Germain. Convergence oblige, le Journal de Montréal a publié sur deux pages des extraits parfaitement insipides du livre.
Vous avez entendu Germain hurler de colère parce que Jean-François Lisée a décidé de publier une version écourtée de son exposé sur Bourassa dans «son» espace promotionnel. Germain se comporte comme s’il était payé en fonction du volume de vente plutôt qu’à forfait.
Je souhaite un immense succès à Lisée. J’ai hâte de lire sa mise à jour de son œuvre classique.
Bourassa est un tricheur qui a fait semblant de considérer l’option souverainiste alors qu’en privé, il rassurait les autres premiers ministres qu’il n’en était pas question. Il fallait laisser le temps à la colère et à l’humiliation des Québécois de se dissiper. L’idée d’indépendance était à son apogée. Bourassa le savait. Il a temporisé, il a fait semblant d’hésiter, il a tergiversé. Il a menti et il a trahi le peuple québécois.
Les accords de Meech donnaient au Québec un droit de veto constitutionnel, un droit de consultation sur les nominations à la Cour suprême une formule d’«opting out» de programmes fédéraux avec compensation financière. Le Canada anglais ne voulait absolument pas une telle dévolution de pouvoir à Québec consentie par ses politiciens.
Bourassa s’est écrasé sur toute la ligne aux dires mêmes de sa principale conseillère, Diane Wilhelmy, dans le dossier de l’entente de Charlottown qui a étouffé Meech. Après l’effondrement du processus qui a suivi Meech, la molle belette qui nous servait de premier ministre a simplement affirmé: «Quoi qu’on dise, qu’on fasse, le Québec est aujourd’hui et pour toujours une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement». Le poltron n’a même pas osé parler de la nation québécoise, il a préféré le vocable minable et gris de son invention et à son image.
Certains se demandent si Robert Bourassa s’est écrasé devant Ottawa parce que la GRC avait des dossiers sur sa bisexualité.
Dans les années 70, pratiquement tout le monde dans le milieu journalistique avait sa rumeur au sujet de la liaison de Bourassa avec tel ou tel de ses conseillers politiques dont l’homosexualité était connue. Le fait que Bourassa était toujours accompagné par son coiffeur personnel d’origine française, dont il payait le salaire, confortait ces rumeurs.
Pierre Elliott Trudeau y aurait-il fait allusion en le traitant de mangeur de hot-dogs? Cela me surprendrait. Trudeau, au sujet duquel des rumeurs de bisexualité couraient depuis des années, aurait été mal placé pour ironiser sur ce secret de Bourassa.
Interrogé à ce sujet hier soir à Toute la ville en parle, Georges-Hébert Germain s’est contenté de dire qu’il avait posé la question à des personnes dans l’entourage de Bourassa, qui avaient nié. Le portraitiste Germain s’en est satisfait. Au sujet de la rumeur qu’il serait mort du sida, Germain a déclaré à TLVP qu’il n’avait jamais abordé cette question dans ses entrevues pour son livre. Le centre médical où Bourassa a été traité à Washington était considéré à l’époque comme le plus avancé au monde dans le traitement du sida et ses médecins américains étaient des spécialistes de cette maladie.
Ce qui est certain, c’est que le service de sécurité de la GRC s’intéressait à la sexualité des personnalités politiques qu’il surveillait et que Bourassa était de celles-là. Le SS/GRC avait placé des micros dans la chambre à coucher de Louise Beaudoin.
L’homosexualité, la bisexualité ou les autres pratiques sexuelles minoritaires des personnes ciblées étaient indiquées sous la rubrique «faiblesse de caractère» dans les dossiers de la police fédérale. Elle justifiait son intérêt pour ce genre d’informations par le fait que les services secrets étrangers tentaient de compromettre ceux qui n’étaient pas sortis du placard. La GRC s’était ainsi intéressée à la bisexualité de Lester Peason.
La GRC a-t-elle fait chanter Bourassa sur sa sexualité? C’est possible, mais peu probable.
La question mérite d’être soulevée et fouillée à fond...
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