Voici un excellent commentaire recueilli sur Cyberpresse :
Bonjour à tous,
Quoique je n’aie pas écrit ici depuis la grande débandade d’avril dernier, j’ai lu tous les commentaires postés depuis le 30 juin. Et honnêtement, après y avoir longuement réfléchi, la première chose qui me vient à l’esprit, c’est que la majorité d’entre nous avons la mémoire courte, pour dire le moins.
Pour nous aider à nous souvenir, je vous propose un petit jeu, une mise en situation, afin de nous aider à comprendre les moves de Bob. Qu’on soit ou non d’accord avec ses décisions ne m’importe pas du tout, je veux simplement voir si nous sommes en mesure de comprendre, en tenant-compte des facteurs déterminants qui ont mené à tous ces changements. À partir de là, chacun a droit à son opinion, et qu’elle soit respectée.
Nous sommes donc en janvier 2009, le Club de Hockey les Canadiens de Montréal vient, pour amorcer son centenaire, de connaître son meilleur début de saison depuis des lunes, que dis-je des lunes, des printemps plutôt, tout baigne, et l’équipe vogue allègrement vers le sommet, menaçant de reléguer la saison de rêve de l’an précédent au chapitre des saisons ordinaires… Tout-le-monde-il-est-beau-tout-le-monde-il-est-content !
Se pointe le match des étoiles, auquel les fans du club ont propulsé pas moins de quatre individus de leur équipe préférée, quand en fait, un seul méritait d’y participer, Markov. La seule raison de cette injustice, pour ceux des autres clubs qui auraient mérité d’y participer, c’est que ledit match des étoiles se déroule à Montréal, dans le cadre du centenaire du CH, et que les fans du club ont décidé, pour remercier leurs favoris de l’excellente saison précédente, et de l’extraordinaire début de saison en cours, de les y propulser à grands coups de votes dans l’urne. C’est la joie totale à Montréal, personne ne se peut plus !!!
Puis, la frénésie passée, le Club se met à piquer du nez, la majorité des joueurs jouent comme des cônes oranges, mais posés à l’envers en plus. En effet, Komi n’est plus l’ombre de lui-même, s’enfarge dans les fleurs de la tapisserie (…), Hammer se spécialise (vraiment) dans les passes à l’adversaire devant son propre filet, Gorges voit son amitié fondre comme neige au soleil et se pogne régulièrement avec Price, qui est devenu votre meilleur guide pour vos soirées nocturnes dans les chics bars de la métropole, les frères K ont le nez bouché en plus de sentir la tonne à trois milles, Higgins, ce petit morveux égoïste qui ne pense qu’avec sa queue clame que les fans du CH ne sont jamais contents, et beaucoup plus… Et notre capitaine, du haut de son immense leadership, ne sait balbutier autre chose que: De Kèssé – Plaît-il – Talking to me ? À ce moment-là, nul ne sait que vient d’avorter une transaction qui aurait amenée ici Vincent Lecavalier.
Bref, c’est la déroute totale, tout le monde est littéralement renversé, dans les deux sens du terme, pensez aux cônes oranges décrits ci-haut. Comme l’avait si bien déclaré Paul Houde l’année précédente, lorsque les circulaires de Philadelphie ont flushé le CH en séries: La Ville est Knockée !
Alors, ce qui devait arriver arriva: Carbo perd son vestiaire, l’a-t’il déjà maîtrisé, je vous pose la question, Bob prend le mors aux dents, congédie Carbo, prend le coaching de l’équipe, perd le vestiaire aussi, perd les séries, perd la face, une vraie farce quoi !
À la suite de la déconfiture, de la mine déconfite de notre Club préféré, presque TOUS ici sans exception réclamaient haut et fort un sérieux changement de garde, un grand coup de balai, un ménage en profondeur, avec du détergeant, du javellisant, de l’astringent, mettez tous les “en” que vous voulez, c’est gratuit, c’est sur mon bras, vous gênez pas. Mais souvenez-vous du grand ménage que nous avons presque TOUS réclamé.
En outre, la majorité réclame la tête de Bob, insinuant non sans sarcasme que de toute façon, il l’a déjà perdue depuis belle lurette. Sauf que le Club de Hockey les Canadiens de Montréal est à ce moment en mode “vente”, ce qui exclut d’office l’éjection automatique de l’ami Bob.
La saison passée, quand l’édifice des succès inespérés du CH s’est effondré, et jusqu’à son agonie de fin d’année, ne pensez-vous pas que TOUS les autres DG de la ligue ont vu, regardé, et carrément disséqué le cadavre du CH ainsi morcelé ?
La réponse est bien évidemment, OUI. Donc, par voie de conséquence, ni Price, ni Gorges, ni Hammer, ni Komi, ni Higgins, ni les cas-K, ni Kovi, ni Koivu, ni Tanguy, ni-n’importe qui du CH en fait n’allait pouvoir bénéficier d’une valeur marchande intéressante sur le marché le premier juillet 2009. Pouvez-vous honnêtement vous en déclarer surpris ? Ct’ivident, comme dirait l’autre.
Donc, au premier juillet, Bob n’avait AUCUNE marge de manœuvre. Pensez-y deux secondes: après le désastre qu’a été la saison dernière, quel autre DG serait assez épais pour prendre dans son équipe des fruits pourris, et ainsi risquer de corrompre sa propre équipe ? Et spécifiquement les cas-K: Heille, leurs noms sont sortis dans les journaux, la nouvelle a circulé non seulement à travers toute la ligue nationale, mais À TRAVERS LE MONDE ENTIER; comment voulez-vous sérieusement qu’un autre DG veuille les rapatrier ? Si vous ne comprenez pas ça, vous ne comprendrez rien à rien !
Ceci explique exactement pourquoi nous avons toujours les cas-K, ceci explique en partie pourquoi les joueurs autonomes sans compensation du CH n’ont toujours pas signé de contrats avec d’autres équipes plus de 24 heures après l’ouverture du marché. Qui voudrait de fruits pourris, encore une fois… L’exception, c’est Komi, que Beurk (…) a voulu ramasser parce qu’il est costaud (Komi) et c’est son style de joueur (à Beurk), mais aussi parce qu’il le volait aux Canadiens, ce qui lui a fait immensément plaisir, compétition oblige.
Résultat des courses, Bob avait deux choix au premier juillet: re-signer ses joueurs autonomes, ou faire le ménage. Tel que je l’ai précédemment mentionné, la grande majorité d’entre nous avons exigé un ménage en profondeur après l’amère dernière saison. ET NOUS AVIONS RAISON ! De plus, contrairement à ce que croient certains, Bob n’est pas un imbécile né de la dernière pluie; il a étudié et lui aussi compris qu’il devait faire le ménage, qu’il fit.
Maintenant, à la lueur de tout ça, voyons comment s’est débrouillé Bob à l’ouverture du marché des joueurs autonomes. En fait, Bob, tout comme CHACUN de nous, sait pertinemment qu’il est difficile d’attirer des joueurs autonomes amont, Réal. Lâchez-moi les fefans, les impôts, les journaleux pis ces niaiseries là. La raison majeure, c’est que l’équipe fait pitié, et personne, à plus forte raison les joueurs vedettes, personne ne veut jouer pour une équipe qui fait pitié, sauf quelques illustres illuminés dont on se fout éperdument de toute façon.
Donc, Oncle Bob se dit: Avec les vétérans que nous avions l’an dernier, et compte-tenu de la fin de saison qu’on a vécue, et en considérant la position dans laquelle je suis, mieux vaut reconstruire que de risquer comme l’an passé d’encore souffrir le martyr.
Mais, comme nous venons d’établir, n’attire pas des vedettes avec des miettes. Toutefois le plus gros handicap de Bob, c’est encore la désastreuse saison précédente. En effet, même s’il laisse libres comme l’air tous ses joueurs autonomes, demeurent dans l’équipe quelques individus qualifiés d’avariés par notre beau Carbo. Et tant que Bob ne s’en départira pas, comme il l’a précédemment fait avec Huet, le spectre de la saison précédente l’empêchera de construire sur des bases solides la présente.
Donc, Bob cogite, Bob mijote, Bob élabore un plan, y’est bon là-d’dans !
Voici la transcription de ce dont je me souviens de sa conversation du 30 juin avec Glenn. La traduction est de moi, soyez indulgents !
Bob: Glen c’est Bob, comment vas-tu ?
Glenn: Bob, ici Glenn, ça va, et toi ?
Bob: Sûrement, mais je dois te parler d’autre chose.
Glenn: Je dégoûte …
Bob: Écoute mon homme, si je te proposais de te débarrasser de ta gaffe la plus monumentale, serais-tu intéressé ?
Glenn: Ha-ha-ha, très drôle Bob, mais je n’ai aucun problème avec Avery.
Bob: Très drôle Glenn, mais j’ai pas de temps à perdre, je parle spécifiquement de te soulager du 2 ou 3 millions que tu paies en trop à un joueur qui handicape ta marge de manœuvre sous le plafond salarial…
Glenn: Hummm, je t’écoute…
Bob: Glenn, je te propose de te débarrasser du fardeau que tu t’es mis sur les épaules en signant Gomez pour 7 ans, handicapant par le fait même ta masse salariale de 7.3 millions par année…
Glenn: Bob, tu me surprends, ça sonne presqu’intéressant ce que tu me racontes là, mais j’ai beau être un peu épais sur les bords, je le suis quand même pas tant que ça au milieu. Dis-moi, que m’offres-tu pour me soulager de ce poids ?
Bob: Les cas-K !
Glenn: Ha-ha-ha, ce cher Bob, toujours le mot pour rire. Écoute vieux, je suis pas mal dans l’jus moi-même, ta farce est très bonne, sincèrement, mais je suis encore une fois très pris par les temps qui courent, donc, merci pour la blague, on s’appelle et on déjeune.
Bob: Glenn, Glenn, pars pas en peur, on peut négocier, non ?
Glenn: Oui mais honnêtement Bob, compte-tenu de votre saison passée, j’pense pas que tu sois en mesure de me proposer quoi que ce soit d’assez intéressant pour que je morde à l’hameçon.
Bob: Tu pourrais être surpris.
Glenn: J’écoute toujours…
Bob: Chrisssssss Higgins !
Glenn: Ha-ha-ha ! Bob, that must be a kind of joke, right ?
Bob: Pas du tout. Écoute Glenn, je sais que tu sais que ce gars-là n’a plus aucun avenir à Montréal, right ?
Glenn: Right ! Pas juste à Montréal en fait, dans toute la ligue je dirais !
Bob: However, comme il est originaire de NY d’une part, comme il évoluerait sous les ordres de John m’a-t’tordre-le-bras d’autre part, je pense que vous pourriez peut-être le réchapper, non ?
Glenn: Well, peut-être que oui, mais peut-être que non ! Mon plus gros problème avec ta proposition Bob, c’est que si on y arrive pas, je vais être pogné avec lui moi, Y’A AUCUN AUTRE DG DANS LA LIGUE NATIONALE QUI VOUDRA DE CE GARS-LÀ, MÊME DANS CENT ANS !!!
Bob: Maybe. Cependant, comme tu le disais toi-même, vous avez Avery qui pourrait aussi lui calmer le pompon, non !
Glenn: True, mais c’est loin d’être satisfaisant comme proposition.
Bob: OK Glenn, qu’est-ce que ça te prendrait pour juger ma proposition acceptable ?
Glenn: PK + Webber + 1er choix 2010 !
Bob: Glenn, c’est qui ton fournisseur, y’a vraiment l’air bon, j’en veux moi aussi !
Glenn: Je t’écoute…
Bob: Mc-Do !
Glenn: …
Bob: On peut aussi s’échanger quelques amuse-gueules en plus. Glenn, honnêtement, penses-y, avec la marge salariale que tu vas sauver, tu peux te payer un meilleur joueur moins cher. Glenn en plus de Higgraine, je t’offre un prospect futur Top-4 D-Man !
Glenn: Ok Bob, sounds like a deal, mais dis-moi, pourquoi irais-tu t’embarrasser d’un centre de deuxième trio surpayé même s’il en était un de premier trio ?
Bob: Parce que je dois d’une part me débarrasser des joueurs qui viennent de NY, puis aussi parce que nous avons besoin d’un premier centre, on flush Koivu, tu pourrais le signer toi, non ?
Glenn: OK Bob, done deal, mais tu m’en dois une parce qu’Higgraine, c’est plus un poids qu’un actif, je te rends service moi-là, pis Mc-Do, si ça fonctionne pas, j’aurai l’air d’un parfait idiot !
Bob: I owe you Glenn !
Résultat des courses: WIN-WIN DEAL !
Donc, l’ami Bob a réussi le 30 juin à exécuter À LA PERFECTION la phase 1 de son plan, se débarrasser du p’tit-morveux-avec-l’égo-gros-comme-ça qu’est Higgins. Sans ce move, notre Club de Hockey préféré n’aurait jamais pu se reconstruire comme il a été fait, la PREMIÈRE CHOSE À FAIRE ÉTAIT DE SE DÉPARTIR DE CELUI QUI ÉTAIT LA PLUS POURRITTE DES POMMES POURRIES, LA POURRITURE ELLE-MÊME ! Et le plus beau dans tout ça, c’est que cette transaction nous a permis d’aller par la suite chercher deux talentueux marqueurs !
Le gars vient d’être échangé, avec un premier choix prospect top 4 D-Man, donc avec un joueur qui vaut plus que lui, contre un centre SURPAYÉ DE DEUX À TROIS MILLIONS DE DOLLARS DE TROP PAR ANNÉE POUR SEPT ANS (5 ans restants au CH)…
Comprenez toujours pas ? Let me draw that for you: Tous les DG de la ligue ont vu le move, tous les DG de la ligue savent plus ou moins ce qui s’est passé avec le CH last year; ne croyez-vous pas que personne, personne maintenant, aucun DG de la ligue ne veut dorénavant toucher à Higgins, pas même avec une perche de cinquante milles pieds ???
Mais c’est pas ça le plus important, LE PLUS IMPORTANT, C’EST QUE TOUTE SA FAMILLE A VU LE MÊME MOVE, Y PASSE POUR QUOI, POUR QUI LUI AUX YEUX DE SES PARENT ?????? You get it now ?
Je suis conscient que mon commentaire est très long, mais que voulez-vous ? Par ailleurs, j’en ai encore beaucoup à dire, mais je vais scinder ça, sinon, ça ne passera jamais.
Je n’ajouterai ici que l’explication du pourquoi de l’embauche de Hal: Non seulement le CH avait-il besoin de quelqu’un pour ralentir (lol) les attaquants, ou carrément les clubs adverses, en saison régulière comme en séries, mais IL FALLAIT UN GARDE DU CORPS À PRICE, SUR LA GLACE. Il en avait déjà un au dehors, ça lui en prenait aussi un SUR la glace, histoire de protéger les assets comme on dit.
Je vous laisse pour l’instant.
Bon samedi à tous !
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