Peter MacLeod a vu la mort de près. Aux commandes de son petit avion, l’humoriste de 44 ans a miraculeusement survécu jeudi soir à une collision en plein vol, entraînant la perte totale de son appareil, mais ne lui laissant qu’à peine quelques égratignures, et un choc post-traumatique évident.
Aux commandes de son Cessna-180, Peter MacLeod se trouvait sur le lac Manouane, non loin de la réserve de Manawan, petite communauté Atikamekw située à 120 km à l'ouest de La Tuque. L’humoriste s’est arrêté à cet endroit pour y déposer un ami, au retour d’un voyage de chasse dans l’Ungava.
Accompagné de deux amis, dans deux autres appareils, Peter MacLeod s’apprêtait à rentrer à Montréal, un peu après 18 h. «Moi, j’étais en arrière de lui, dit-il à propos d’un des deux appareils en attente sur le lac. Il a pris du temps à décoller, alors je me suis retrouvé à décoller le premier.»
À peine décollé, Peter MacLeod – seul à bord de son avion – raconte avoir été alerté par un son émanant de son moteur. «Il a appelé son ingénieur (mécanique) dans l’un des deux autres avions pour lui demander conseil, raconte son agent et producteur, Éric Young. Son ingénieur lui a dit que tout était normal.» Dans le ciel, à bord de son propre appareil, l’ingénieur n’a pas remarqué une manœuvre initiée par l’humoriste.
«Il ne s’est pas aperçu que j’ai fait un rond au-dessus du lac pour rester sécuritaire. J’ai vu son appareil qui s’en venait sur moi», raconte-t-il, visiblement sous le choc, lorsque joint hier par le Journal quelques minutes après être rentré de Manouane.
Extrémité de l’aile
Peter raconte avoir poussé vers le bas, faisant se retourner l’appareil sur le côté, l’aile gauche pointant vers le ciel. C’est à cet instant précis que la collision en plein vol est survenue. «Le bout de son flotteur a coupé l’extrémité de mon aile», raconte-t-il.
«Les commandes régulières de l’avion ne répondaient plus du côté droit, ajoute M. Young. C’est avec ses pallonniers qu’il a pu ramener l’avion. Une manœuvre de détresse qu’il a faite avec brio.»
«Il (l’avion) est revenu à l’endroit, mais il ne pouvait plus voler. Je me suis rappelé des histoires de vieux pilotes qui disaient de voler sur la cime des arbres pour ralentir, confie Peter MacLeod. J’ai pu m’enligner entre deux arbres.»
Comme l’avion était en montée, l’appareil a fait une chute de 500 à 600 pieds, avant de terminer abruptement sa course en plein milieu de la forêt, arrachant une quinzaine d’arbres au passage.
«L’essence me coulait sur la tête, raconte-t-il, en avouant sa peur que l’engin explose d’une seconde à l’autre.
«J’ai fait exploser la fenêtre et la porte avec mes pieds (…) et j’ai sauté sur l’arbre où l’avion s’est écrasé.»
Trois heures plus tard
Sans souliers, il s’est mis à courir vers une petite colline, à environ 200 mètres du lieu de l’écrasement. S’apercevant plus tard du faible risque d’incendie, et avec une lampe de poche comme seul outil, Peter est finalement retourné vers l’appareil pour y cueillir son porte-monnaie et son téléphone portable, qui ne fonctionnait pas.
Installé sur la colline où il s’était d’abord réfugié, ce sont ses amis qui l’ont retrouvé vers 22 h, plus de trois heures après l’écrasement.
Peter MacLeod s’en tire miraculeusement, avec quelques égratignures, un choc post-traumatique, et quelque peu courbaturé.
«J’en reviens pas d’être là», souffle-t-il, encore visiblement sous le choc.
«On est privilégié que Peter soit parmi nous», renchérit son ami et producteur, Éric Young. L’ingénieur remerciait MacLeod hier d’avoir agi aussi habilement. Ça a aussi sauvé sa vie. (…) C’est un miracle en quelque sorte.»
– Avec la collaboration de Anne Caroline Desplanques
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