Michael Applebaum est le nouveau maire de Montréal. Il a battu son adversaire, Richard Deschamps, par 31 voix contre 29 lors d'un scrutin secret extrêmement serré où trois bulletins ont par ailleurs été rejetés.
> Sur Twitter: Pierre-André Normandin
> Sur Twitter: Karim Benessaieh
«Ç'a été une course très difficile pour plusieurs personnes, a déclaré M. Applebaum. Mais aujourd'hui, il faut aller de l'avant et mettre toutes nos énergies ensemble dans une coalition. C'est le temps de rétablir les ponts et de s'assurer que les Montréalais soient fiers de nous.» Il a tenu à remercier Richard Deschamps pour son travail des dernières années.
«Je lui ai parlé, je souhaite collaborer avec lui», a expliqué le maire intérimaire. Quand on lui a demandé s'il estime que c'est la fin d'Union Montréal, l'ancien parti de Gérald Tremblay, il a répondu qu'il laisse dorénavant «les autres faire de la politique»: «Je veux dorénavant être au service de la population.»
Il se donne jusqu'à jeudi prochain pour former son comité exécutif, «avec les meilleures personnes». Selon ce qu'on a appris, Projet Montréal, le parti de Richard Bergeron, disposerait de 2 des 11 sièges. Quant à l'opposition officielle, dirigée par Louise Harel, elle pourrait compter sur trois sièges.
Mme Harel estime que cette élection va provoquer «le changement d'un système qui avait besoin d'être secoué». «C'est un début pour restaurer la confiance des Montréalais. Nous sommes contents de l'ouverture que cela permet.» Elle a refusé de dire si elle avait pleine confiance en Applebaum. «La bonne foi se présume, a-t-elle dit. Nous le prenons au mot.»
Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, n'a pas hésité à féliciter M. Applebaum et l'a assuré de la pleine collaboration: «Il a ma pleine confiance, et même mon admiration pour le fardeau qu'il a accepté de porter.» Il a qualifié ce nouvel épisode de «fin du régime d'Union Montréal, qui s'est désagrégé sous nos yeux».
Selon nos sources, les deux partis de l'opposition ont choisi d'appuyer Michael Applebaum, de même qu'une poignée d'élus toujours membres d'Union Montréal.
Les intenses tractations auxquelles s'est livré Michael Applebaum ont manifestement porté leurs fruits. Richard Deschamps a lui aussi tenté de rallier les votes de l'opposition, mais il aurait moins fait sentir sa présence. Une source nous a également indiqué qu'il était visiblement moins habitué aux jeux de coulisses.
Casser le moule de la partisanerie
Après avoir répondu aux questions des citoyens, les deux candidats se sont adressés à leurs pairs lors d'un discours de 20 minutes. «Les Montréalais ont les épaules lourdes, a déclaré d'emblée Michael Applebaum. Ils sont déçus et même gênés d'être Montréalais. Il faut regarder la vérité en face : ils ont été trahis.»
Il estime qu'il est le mieux placé pour «leur redonner la confiance qu'ils ont perdue». Il a proposé de «casser le moule de la partisanerie» et de redéfinir la façon de faire de la politique à Montréal.
Il se voit comme un «maire sans attaches et sans ambitions de réélection». Il a promis qu'il ne serait «jamais ce genre de politicien qui pense que la population n'a rien compris» et a fait sienne la devise de Montréal, «le salut par la concorde». «J'y crois. Aujourd'hui, la démocratie vous demande de sortir de votre zone de confort. Vous avez le choix entre le statu quo et le renouveau. Vous avez la chance de passer à l'histoire comme le conseil qui a tourné le dos aux chicanes stériles, qui ont fait exploser le carcan de la politique partisane.»
Un «rassembleur»
Richard Deschamps a pour sa part reconnu qu'il est difficile pour les Montréalais de ne pas «imaginer que la Ville est actuellement dans le chaos». Il estime que le vote d'aujourd'hui est «historique» et permettra aux citoyens de constater la «maturité et le sens des responsabilités» des élus.
Il assure que l'idée de collaborer avec l'opposition ne lui est pas venue «dans les derniers jours», mais qu'elle a mûri au cours de plusieurs épisodes de travail avec des élus des autres partis. «Vous avez pu constater que je suis un rassembleur, un homme de consensus, un travailleur de terrain, a-t-il lancé à ses collègues. C'est ce que j'ai à vous offrir. Nous allons vivre une période de transition. Le leadership que je vous propose en est un de consensus, mais surtout de résultats.»
Il s'est dit «choqué, scandalisé» par les révélations entendues à la commission Charbonneau et a promis des mesures «exceptionnelles» pour mettre fin à la corruption et à la collusion. Il a notamment évoqué la création d'un bureau permanent comme celui qui a permis de faire le ménage à New York. Il s'est décrit comme «pragmatique et non dogmatique» et a promis de diriger la Ville avec transparence et intégrité.
Michael Applebaum était président du comité exécutif de l'administration Tremblay depuis avril 2011. Il a démissionné quelques jours après le départ du maire, reprochant à ses collègues de tenter de camoufler des rapports embarrassants.
Richard Deschamps était pour sa par vice-président du comité exécutif et responsable des infrastructures. La semaine dernière, les conseillers d'Union Montréal l'ont élu candidat pour succéder à Gérald Tremblay lors d'un vote serré. Sa nomination a toutefois créé un profond malaise au sein du parti, dont 10 membres ont claqué la porte dans les derniers jours.
http://www.lapresse.ca/actualites/regional/montreal/201211/16/01-4594484-applebaum-fini-la-politique-je-suis-au-service-de-la-population.php
> Sur Twitter: Pierre-André Normandin
> Sur Twitter: Karim Benessaieh
«Ç'a été une course très difficile pour plusieurs personnes, a déclaré M. Applebaum. Mais aujourd'hui, il faut aller de l'avant et mettre toutes nos énergies ensemble dans une coalition. C'est le temps de rétablir les ponts et de s'assurer que les Montréalais soient fiers de nous.» Il a tenu à remercier Richard Deschamps pour son travail des dernières années.
«Je lui ai parlé, je souhaite collaborer avec lui», a expliqué le maire intérimaire. Quand on lui a demandé s'il estime que c'est la fin d'Union Montréal, l'ancien parti de Gérald Tremblay, il a répondu qu'il laisse dorénavant «les autres faire de la politique»: «Je veux dorénavant être au service de la population.»
Il se donne jusqu'à jeudi prochain pour former son comité exécutif, «avec les meilleures personnes». Selon ce qu'on a appris, Projet Montréal, le parti de Richard Bergeron, disposerait de 2 des 11 sièges. Quant à l'opposition officielle, dirigée par Louise Harel, elle pourrait compter sur trois sièges.
Mme Harel estime que cette élection va provoquer «le changement d'un système qui avait besoin d'être secoué». «C'est un début pour restaurer la confiance des Montréalais. Nous sommes contents de l'ouverture que cela permet.» Elle a refusé de dire si elle avait pleine confiance en Applebaum. «La bonne foi se présume, a-t-elle dit. Nous le prenons au mot.»
Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, n'a pas hésité à féliciter M. Applebaum et l'a assuré de la pleine collaboration: «Il a ma pleine confiance, et même mon admiration pour le fardeau qu'il a accepté de porter.» Il a qualifié ce nouvel épisode de «fin du régime d'Union Montréal, qui s'est désagrégé sous nos yeux».
Selon nos sources, les deux partis de l'opposition ont choisi d'appuyer Michael Applebaum, de même qu'une poignée d'élus toujours membres d'Union Montréal.
Les intenses tractations auxquelles s'est livré Michael Applebaum ont manifestement porté leurs fruits. Richard Deschamps a lui aussi tenté de rallier les votes de l'opposition, mais il aurait moins fait sentir sa présence. Une source nous a également indiqué qu'il était visiblement moins habitué aux jeux de coulisses.
Casser le moule de la partisanerie
Après avoir répondu aux questions des citoyens, les deux candidats se sont adressés à leurs pairs lors d'un discours de 20 minutes. «Les Montréalais ont les épaules lourdes, a déclaré d'emblée Michael Applebaum. Ils sont déçus et même gênés d'être Montréalais. Il faut regarder la vérité en face : ils ont été trahis.»
Il estime qu'il est le mieux placé pour «leur redonner la confiance qu'ils ont perdue». Il a proposé de «casser le moule de la partisanerie» et de redéfinir la façon de faire de la politique à Montréal.
Il se voit comme un «maire sans attaches et sans ambitions de réélection». Il a promis qu'il ne serait «jamais ce genre de politicien qui pense que la population n'a rien compris» et a fait sienne la devise de Montréal, «le salut par la concorde». «J'y crois. Aujourd'hui, la démocratie vous demande de sortir de votre zone de confort. Vous avez le choix entre le statu quo et le renouveau. Vous avez la chance de passer à l'histoire comme le conseil qui a tourné le dos aux chicanes stériles, qui ont fait exploser le carcan de la politique partisane.»
Un «rassembleur»
Richard Deschamps a pour sa part reconnu qu'il est difficile pour les Montréalais de ne pas «imaginer que la Ville est actuellement dans le chaos». Il estime que le vote d'aujourd'hui est «historique» et permettra aux citoyens de constater la «maturité et le sens des responsabilités» des élus.
Il assure que l'idée de collaborer avec l'opposition ne lui est pas venue «dans les derniers jours», mais qu'elle a mûri au cours de plusieurs épisodes de travail avec des élus des autres partis. «Vous avez pu constater que je suis un rassembleur, un homme de consensus, un travailleur de terrain, a-t-il lancé à ses collègues. C'est ce que j'ai à vous offrir. Nous allons vivre une période de transition. Le leadership que je vous propose en est un de consensus, mais surtout de résultats.»
Il s'est dit «choqué, scandalisé» par les révélations entendues à la commission Charbonneau et a promis des mesures «exceptionnelles» pour mettre fin à la corruption et à la collusion. Il a notamment évoqué la création d'un bureau permanent comme celui qui a permis de faire le ménage à New York. Il s'est décrit comme «pragmatique et non dogmatique» et a promis de diriger la Ville avec transparence et intégrité.
Michael Applebaum était président du comité exécutif de l'administration Tremblay depuis avril 2011. Il a démissionné quelques jours après le départ du maire, reprochant à ses collègues de tenter de camoufler des rapports embarrassants.
Richard Deschamps était pour sa par vice-président du comité exécutif et responsable des infrastructures. La semaine dernière, les conseillers d'Union Montréal l'ont élu candidat pour succéder à Gérald Tremblay lors d'un vote serré. Sa nomination a toutefois créé un profond malaise au sein du parti, dont 10 membres ont claqué la porte dans les derniers jours.
http://www.lapresse.ca/actualites/regional/montreal/201211/16/01-4594484-applebaum-fini-la-politique-je-suis-au-service-de-la-population.php
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