Portrait d'Omar Khadr
Le Canadien Omar Khadr, emprisonné depuis 2002 à Guantanamo, est arrivé à la base militaire de Trenton, en Ontario, samedi matin.
Son rapatriement a été confirmé par le ministre fédéral de la Sécurité publique, Vic Toews. « Cela a été fait en vertu d'une décision que j'ai prise plus tôt cette semaine », a-t-il déclaré.
Le ministre a précisé qu'Omar Khadr a été transporté de Guantanamo Bay, à Cuba, jusqu'à la base canadienne à bord d'un avion du gouvernement américain. L'appareil a atterri au Canada à 7 h 40 du matin.
Vic Toews a ajouté que Khadr a été transféré à la prison à sécurité maximum de Millhaven, à Bath, en Ontario, où il purgera le reste de sa peine d'emprisonnement pour crimes de guerre.
L'homme de 26 ans aurait appris la nouvelle de son rapatriement mercredi. Dernier ressortissant d'un pays occidental à être emprisonné à Guantamo, Omar Khadr pouvait être transféré au Canada depuis un an.
Les États-Unis avaient fait une demande formelle au Canada pour le rapatriement d'Omar Khadr en avril dernier. Le gouvernement canadien a été montré du doigt pour avoir retardé le dossier, ce que le ministère des Affaires étrangères a toutefois nié.
En juillet 2002, Omar Khadr a été capturé par les forces spéciales américaines, à la suite d'une bataille qui a mené à la mort du sergent Christopher Speer. Il avait alors 15 ans.
En octobre 2010, il plaidait coupable à cinq accusations de crimes de guerre devant un tribunal militaire et était condamné à huit ans de prison. Khadr devait purger une année de sa peine à Guantanamo, et les autres, au Canada.
Le parcours d'Omar Khadr
Le jeune Omar Khadr (archives) Photo : PC/The Canadian Press photo/HO
Né à Toronto le 19 septembre 1986;
Grandit entre le Canada et le Pakistan. Son père, Ahmed Saïd Khadr, dirige des orphelinats au Pakistan et en Afghanistan. C'est là qu'il rencontre Oussama ben Laden et se joint au réseau Al-Qaïda;
À 11 ans, son père l'envoie s'entraîner dans les camps de Ben Laden, en Afghanistan;
Le père d'Omar Khadr lui ordonne de rester avec un groupe de combattants pour servir d'interprète, puisqu'il parle trois langues;
Capturé en Afghanistan le 27 juillet 2002, et emprisonné à Guantanamo le 28 octobre de la même année;
Le 8 septembre 2004, un tribunal conclut qu'il est un « ennemi combattant »;
En mai 2008, ses avocats canadiens affirment qu'il a besoin de soins médicaux et psychologiques;
Le 21 janvier 2009, son procès est reporté à la suite de la décision du président Barack Obama de suspendre temporairement les procédures;
Le 29 janvier 2010, la Cour suprême du Canada reconnaît que les droits d'Omar Khadr sont violés, mais n'exige pas du gouvernement son rapatriement;
Le 25 octobre 2010, Omar Khadr plaide coupable aux cinq accusations portées contre lui dans le cadre d'une entente conclue entre ses avocats et ceux du gouvernement américain. L'accord stipule qu'il passera huit années en prison et qu'il pourra faire une demande de transfert au Canada après une première année purgée aux États-Unis. Il est également prévu qu'il purgera la sentence la moins sévère entre l'entente et la sentence du jury, prévue quelques jours plus tard;
Le 31 octobre 2010, le tribunal américain d'exception condamne le jeune canadien à une peine de 40 ans de prison. Le lendemain, Ottawa indique qu'il respectera l'accord conclu entre Omar Khadr et le gouvernement américain;
Après son procès, les défenseurs d'Omar Khadr argent que sa reconnaissance de culpabilité était peut-être sa seule issue devant un procès qui ne remplissait pas les critères de justice.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2012/09/29/006-omar-khadr-rapatriement-canada.shtml