Joseph s'est retrouvé à la une du journal de Montréal samedi
http://fr.canoe.ca/infos/regional/montreal/archives/2011/10/20111015-011816.html
Un Montréalais qui a entrepris deux recours collectifs après des grèves du transport en commun affirme qu'il se fait maintenant intimider à répétition par des employés de la Société de transport de Montréal (STM), en guise de représailles.
VOTRE OPINION :
Estimez-vous avoir déjà été victime d’un traitement injuste dans le métro ou l’autobus ?
Infractions pour ne pas avoir payé alors qu'il avait en main sa passe mensuelle, contraventions répétées pour entrave au travail des inspecteurs, Normand Uneault s'estime traqué par « deux ou trois employés » depuis plusieurs mois, lorsqu'il prend le métro ou l'autobus.
« Je n'en peux plus, je suis à bout », a-t-il dit au Journal mercredi, alors qu'il venait de recevoir deux autres contraventions, respectivement de 217 $ et 314 $.
Recours collectifs
Depuis les années 1980, Normand Uneault s'est posé en défenseur des centaines de milliers d'usagers du transport en commun à Montréal.
Deux recours collectifs qu'il a intentés contre les syndicats, après des grèves des employés d'entretien (1997) et des chauffeurs (1982), lui ont permis de soutirer 1,7 million $, remis à des oeuvres de charité.
Résultat : son nom a circulé auprès de certains employés, qui l'auraient pris en grippe. Selon lui, la plupart des malheureux événements se produisent aux stations Frontenac et Honoré-Beaugrand.
« Ils me reconnaissent et dès qu'ils me voient, ils sortent de la cabine pour venir m'interpeller », assure-t-il.
« Des employés m'ont même dit qu'ils avaient affiché ma photo dans des garages, pour que tout le monde me reconnaisse », laisse-t-il entendre.
« Tolérance zéro »
M. Uneault ne reproche rien à la STM en tant qu'organisation, car il croit que seulement une poignée d’employés sont à blâmer.
Marianne Rouette, porte-parole de la STM, indique n'avoir jamais entendu parler d'une telle situation et qu'il faudra mener une enquête pour savoir si les allégations sont fondées.
Elle assure que ce genre de comportement, s'il était avéré, n'est pas accepté chez les employés de la STM.
« Il y a un principe fondamental auprès des inspecteurs qui veut que la discrimination et le profilage, c'est tolérance zéro », souligne-telle.
Normand Uneault n'entend pas payer les constats d'infraction qu'il a reçus.
Le syndicat se défend
Le président du Syndicat du transport de Montréal, qui représente les employés d'entretien de la STM, dit n'avoir jamais entendu parler de manoeuvres d'intimidation pratiquées par des membres de son organisation.
En entrevue au Journal, Luc St- HiIaire assure qu'il prend les allégations au sérieux et qu'il mènera une enquête au cours des prochains jours.
Mais il trouve peu probable qu'il puisse y avoir connivence entre des employés d'entretien qui voudraient se venger et ceux qui donnent les constats d'infraction, les inspecteurs. « Ils ne sont jamais en contact », affirme-t-il.
Affiche
Le fait que la photo de Normand Uneault soit affichée dans des garages de la STM le rend également sceptique.
«Je fais justement la visite des milieux de travail ces jours-ci, et je peux vous assurer que je n'ai jamais vu d'affiche».
Le président tient à rappeler que le respect des usagers est une valeur primordiale auprès de son syndicat.
« Si j'étais témoin d'une telle situation, j'aviserais les employés que ce n'est absolument pas acceptable comme comportement », insiste-t-il
15 grèves
Les deux premiers recours collectifs initiés par M. Uneault, dont l'un a été intenté avec la collaboration d'une résidente de Longueuil, visaient directement les syndicats. Ils ont rapporté 1,7 M$.
M. Uneault a intenté un troisième recours, qui vise cette fois la STM, par rapport à la grève des employés d'entretien de 2003. L'affaire n'est toujours pas réglée.
Les employés de la STM sont regroupés au sein de 6 syndicats
Il y a eu 15 grèves dans l'histoire de la STM
La dernière grève des employés d'entretien remonte au printemps 2007 et a duré 5 jours. Le service n’était assuré qu’aux heures de pointe.
Auparavant, les employés d'entretien avaient fait la grève en 2003, 2000 et 1997.
Le 20 janvier 2009, la STM et ses employés d'entretien se sont entendus pour une convention de travail d’une durée de 5 ans.