L'hypocrisie des artistes
Mercredi, j’ai critiqué les artistes qui boycottent Israël tout en fermant les yeux devant les exactions commises par les autres pays.
« Avez-vous déjà entendu ces défenseurs de la liberté critiquer l’Arabie saoudite, le Soudan, l’Algérie, Cuba ? demandais-je. Jamais.
« Mais quand c’est le temps de pointer Israël ou les États-Unis du doigt, pas de problème, nos artistes sont là ! »
COMMENTAIRES ENFLAMMÉS
Comme chaque fois que je parle d’Israël, cette chronique m’a valu plusieurs commentaires enflammés.
On m’accuse d’être trop mou envers le traitement inhumain que le gouvernement israélien fait subir au peuple palestinien…
Écoutez, les amis : je ne dis pas qu’Israël est sans tache, ni qu’on n’a pas le droit de critiquer le gouvernement de Benyamin Netanyahou.
Je me demande seulement pourquoi vous pointez toujours les mêmes cibles du doigt.
Avez-vous lu la chronique que Khaled Abu Toameh a publié dans le National Post le 24 juillet dernier ?
Vous devriez. Ce reporter basé à Gaza pose d’excellentes questions, que peu de militants pro-palestiniens (et trop peu de journalistes) osent soulever.
« MAUDITS JUIFS… »
Pourquoi, demande Toameh, les militants pro-palestiniens sont restés silencieux quand la Jordanie a décidé de retirer la citoyenneté à des milliers de Palestiniens ?
Pourquoi ne dénoncent-ils jamais les restrictions que l’Égypte, la Syrie, le Liban, la Jordanie et plusieurs autres pays arabes imposent à leurs ressortissants palestiniens ?
Actuellement, au Liban, les Palestiniens sont traités comme des citoyens de seconde zone. On leur interdit l’accès à 50 professions (journaliste, pharmacien, avocat, physicien…), on limite leur accès aux soins de santé, ils n’ont pas le droit d’être propriétaires, etc.
Qui en parle ? Qui dénonce cette situation ? Personne.
ON REGARDE AILLEURS
Quand Israël fait subir des mauvais traitements aux Palestiniens, le monde entier déchire sa chemise. Mais quand les pays arabes traitent les Palestiniens comme de la merde (et Dieu sait qu’ils ne se gênent pas), les preux chevaliers de l’Union des artistes et les militants de la gogauche tournent la tête et regardent ailleurs.
Pourquoi ?
Dans The Flight of Intellectuals, un essai percutant dénonçant l’anti-américanisme et l’antisémitisme « bon chic bon genre » qui règnent dans certains milieux intellectuels occidentaux, le journaliste Paul Berman affirme que si les Occidentaux sont aussi rapides à dénoncer les sociétés occidentales (et aussi lents à critiquer les sociétés orientales), c’est qu’ils ont honte de ce qu’ils sont.
« On dit que les Occidentaux souffrent d’un complexe de supériorité, dit-il. Or, c’est faux : nous souffrons d’un complexe d’infériorité ! Nous croyons que si nous sommes riches, c’est parce que nous avons pillé les autres pays. Si nous sommes puissants, c’est parce que nous exploitons les autres peuples.
« Nous croulons sous la culpabilité, le remords… Nous sommes convaincus que si nous avons réussi, c’est parce que nous sommes racistes, impérialistes… Afin de nous excuser d’être riches, nous passons notre temps à répéter que nous sommes pauvres moralement et que LES AUTRES cultures sont riches spirituellement… »
Mercredi, j’ai critiqué les artistes qui boycottent Israël tout en fermant les yeux devant les exactions commises par les autres pays.
« Avez-vous déjà entendu ces défenseurs de la liberté critiquer l’Arabie saoudite, le Soudan, l’Algérie, Cuba ? demandais-je. Jamais.
« Mais quand c’est le temps de pointer Israël ou les États-Unis du doigt, pas de problème, nos artistes sont là ! »
COMMENTAIRES ENFLAMMÉS
Comme chaque fois que je parle d’Israël, cette chronique m’a valu plusieurs commentaires enflammés.
On m’accuse d’être trop mou envers le traitement inhumain que le gouvernement israélien fait subir au peuple palestinien…
Écoutez, les amis : je ne dis pas qu’Israël est sans tache, ni qu’on n’a pas le droit de critiquer le gouvernement de Benyamin Netanyahou.
Je me demande seulement pourquoi vous pointez toujours les mêmes cibles du doigt.
Avez-vous lu la chronique que Khaled Abu Toameh a publié dans le National Post le 24 juillet dernier ?
Vous devriez. Ce reporter basé à Gaza pose d’excellentes questions, que peu de militants pro-palestiniens (et trop peu de journalistes) osent soulever.
« MAUDITS JUIFS… »
Pourquoi, demande Toameh, les militants pro-palestiniens sont restés silencieux quand la Jordanie a décidé de retirer la citoyenneté à des milliers de Palestiniens ?
Pourquoi ne dénoncent-ils jamais les restrictions que l’Égypte, la Syrie, le Liban, la Jordanie et plusieurs autres pays arabes imposent à leurs ressortissants palestiniens ?
Actuellement, au Liban, les Palestiniens sont traités comme des citoyens de seconde zone. On leur interdit l’accès à 50 professions (journaliste, pharmacien, avocat, physicien…), on limite leur accès aux soins de santé, ils n’ont pas le droit d’être propriétaires, etc.
Qui en parle ? Qui dénonce cette situation ? Personne.
ON REGARDE AILLEURS
Quand Israël fait subir des mauvais traitements aux Palestiniens, le monde entier déchire sa chemise. Mais quand les pays arabes traitent les Palestiniens comme de la merde (et Dieu sait qu’ils ne se gênent pas), les preux chevaliers de l’Union des artistes et les militants de la gogauche tournent la tête et regardent ailleurs.
Pourquoi ?
Dans The Flight of Intellectuals, un essai percutant dénonçant l’anti-américanisme et l’antisémitisme « bon chic bon genre » qui règnent dans certains milieux intellectuels occidentaux, le journaliste Paul Berman affirme que si les Occidentaux sont aussi rapides à dénoncer les sociétés occidentales (et aussi lents à critiquer les sociétés orientales), c’est qu’ils ont honte de ce qu’ils sont.
« On dit que les Occidentaux souffrent d’un complexe de supériorité, dit-il. Or, c’est faux : nous souffrons d’un complexe d’infériorité ! Nous croyons que si nous sommes riches, c’est parce que nous avons pillé les autres pays. Si nous sommes puissants, c’est parce que nous exploitons les autres peuples.
« Nous croulons sous la culpabilité, le remords… Nous sommes convaincus que si nous avons réussi, c’est parce que nous sommes racistes, impérialistes… Afin de nous excuser d’être riches, nous passons notre temps à répéter que nous sommes pauvres moralement et que LES AUTRES cultures sont riches spirituellement… »