Je viens de faire le tour de quelques sites internet et ça semble assez unanime.
L'humour de Patrice L'Écuyer ne semble pas avoir fait lever la salle mais alors là pas du tout.
Marc Cassivi
La Presse
Ce fut, c’est un cliché, une soirée forte en émotion. Gracieuseté d’Anne Dorval, émue à en couper le souffle, et du grand gagnant de ce 12e gala des Jutra, le jeune Xavier Dolan, d’un aplomb exceptionnel.
Ce fut en revanche, en humour, une soirée parfaitement ratée, à l’image du monologue d’ouverture, plat et assorti de malaises, de Patrice L’Écuyer.
« Levez la main ceux qui n’aiment pas... (Rémy Girard, Xavier Dolan, etc.) », a répété l’animateur, comme pour se convaincre de l’efficacité du gag. Généralement, une mauvaise blague n’est pas meilleure la deuxième fois.
Les interventions de Patrice L’Écuyer, pourtant un vrai pro de l’animation, ont plus souvent qu’autrement raté la cible. La scène plus ou moins improvisée avec la présidente de la Soirée des Jutra, Danielle Proulx, autour d’une gifle a particulièrement semblé superflue. Le temps est précieux dans un gala...
À sa décharge, Patrice L’Écuyer ne fut pas le seul à essayer trop fort d’être comique (c’est souvent ça le drame). La majorité des boniments des présentateurs ont fait chou blanc (salutations aux frères Pilon). J’avais, par moments, l’impression de regarder Piment fort tellement les répliques comiques étaient plaquées.
Heureusement, la soirée a pris son envol grâce au cinéma, avec un très beau film « sans subvention » de Xavier Dolan, réalisé à la demande des organisateurs des Jutra. Les acteurs paraissaient magnifiés.
Le premier Jutra, celui de la meilleure actrice, sans doute le plus prévisible tellement sa performance se démarquait du lot, a été remis à sa muse, Anne Dorval, en beauté comme toujours. Émue, touchée, et absolument touchante, la comédienne, la voix tremblotante, a remercié Xavier Dolan de son amour. « Je suis vraiment extrêmement honorée de recevoir un tel prix.
Je pense que le métier d’acteur, c’est un acte d’abandon avant tout. Qui est inspiré par des êtres qui nous donnent de l’amour et pour qui on a envie de s’abandonner. » Pour la première fois, la Soirée des Jutra était diffusée de la TOHU. On ne s’est pas trop ennuyés du Studio 42 de -Canada. La mise en scène, classique et élégante, d’Yves Desgagnés était tout à fait adaptée au gala.
Comme la scénographie sobre et la réalisation de Jocelyn Barnabé, qui a cependant souffert de nombreux problèmes techniques (son et éclairage).
Les numéros de variétés ont été pour la plupart réussis. Dans un hommage émouvant aux disparus de 2009 (Marcel Simard, Gilles Carle et Pierre Falardeau, entre autres), Isabelle Boulay a chanté la magnifique Le cœur est un oiseau de Richard Desjardins, interprétée par Lou Babin dans Le party de Pierre Falardeau, ainsi que Le temps est bon de Stéphane Venne, chantée par Isabelle Pierre dans Les mâles de Gilles Carle. Elisapie Isaac a aussi interprété, plus tard dans la soirée, de sa voix superbe, la très belle chanson de Kate et Anna McGarrigle Why Must We Die, du film Before Tomorrow.
Moins réussi, un pot-pourri de chansons liées au cinéma, chantées par des actrices avec plus ou moins de succès.
« Y a-tu un médecin dans la salle ? » a demandé Sandrine Bisson, survoltée, comme dans le très sympathique 1981, où elle tenait le rôle de la mère d’un jeune Ricardo Trogi. Elle ne s’attendait visiblement pas à remporter le Jutra de la meilleure actrice de soutien et sa bonne humeur a été contagieuse.
Le lauréat du Jutra du meilleur acteur, Sébastien Ricard, a fait ses remerciements en direct de la salle de nouvelles de -Canada à Québec (? ! !), en souhaitant que le Québec devienne «propriétaire de son territoire ». On aurait souhaité, de notre côté, qu’il vienne nous dire ça en direct de la TOHU plutôt que d’aller chanter au « gala des champions » de La série Montréal-Québec. C’est un peu comme si un acteur n’était pas allé chercher son Oscar parce qu’il chantait à la finale d’America’s Got Talent...
En acceptant le Jutra du meilleur scénario pour J’ai tué ma mère, Xavier Dolan a remercié sa mère, pour qui ce film était une « déclaration d’amour et de paix ». Gros plan sur la compagne de son père, Manuel Tadros... qui n’est pas sa mère. Oups !
Denis Villeneuve, très réservé comme toujours, a obtenu un Jutra de la meilleure réalisation très mérité. « Ce n’est pas un film parfait. Mais on y a mis tout notre cœur », a-t-il déclaré.
Pour clôturer la soirée, Luc Picard et Chloé Sainte-Marie, venus rendre hommage à Pierre Falardeau et à Gilles Carle, ont remis le Jutra du meilleur film à J’ai tué ma mère de Xavier Dolan, ému, la voix chevrotante.
« Au final, ce qui importe, c’est ce que les gens ont ressenti en voyant le film. C’est cette émotion vive et immédiate qui m’intéresse, parce que sa vérité ne ment pas », a-t-il dit avec justesse, avant de remercier le public, « qui a confirmé la possibilité d’un cinéma indépendant, qui survit au système, bien intentionné mais souvent mercantile, mis en place, imposant et aux spectateurs et à l’industrie des standards qui sous-estiment notre intelligence et effacent notre identité. » Et il n’a que 20 ans...
http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-et-critiques/chroniqueurs/chronique/11225-Soire-forte-en-motion-moins-en-humour-.html
L'humour de Patrice L'Écuyer ne semble pas avoir fait lever la salle mais alors là pas du tout.
Marc Cassivi
La Presse
Ce fut, c’est un cliché, une soirée forte en émotion. Gracieuseté d’Anne Dorval, émue à en couper le souffle, et du grand gagnant de ce 12e gala des Jutra, le jeune Xavier Dolan, d’un aplomb exceptionnel.
Ce fut en revanche, en humour, une soirée parfaitement ratée, à l’image du monologue d’ouverture, plat et assorti de malaises, de Patrice L’Écuyer.
« Levez la main ceux qui n’aiment pas... (Rémy Girard, Xavier Dolan, etc.) », a répété l’animateur, comme pour se convaincre de l’efficacité du gag. Généralement, une mauvaise blague n’est pas meilleure la deuxième fois.
Les interventions de Patrice L’Écuyer, pourtant un vrai pro de l’animation, ont plus souvent qu’autrement raté la cible. La scène plus ou moins improvisée avec la présidente de la Soirée des Jutra, Danielle Proulx, autour d’une gifle a particulièrement semblé superflue. Le temps est précieux dans un gala...
À sa décharge, Patrice L’Écuyer ne fut pas le seul à essayer trop fort d’être comique (c’est souvent ça le drame). La majorité des boniments des présentateurs ont fait chou blanc (salutations aux frères Pilon). J’avais, par moments, l’impression de regarder Piment fort tellement les répliques comiques étaient plaquées.
Heureusement, la soirée a pris son envol grâce au cinéma, avec un très beau film « sans subvention » de Xavier Dolan, réalisé à la demande des organisateurs des Jutra. Les acteurs paraissaient magnifiés.
Le premier Jutra, celui de la meilleure actrice, sans doute le plus prévisible tellement sa performance se démarquait du lot, a été remis à sa muse, Anne Dorval, en beauté comme toujours. Émue, touchée, et absolument touchante, la comédienne, la voix tremblotante, a remercié Xavier Dolan de son amour. « Je suis vraiment extrêmement honorée de recevoir un tel prix.
Je pense que le métier d’acteur, c’est un acte d’abandon avant tout. Qui est inspiré par des êtres qui nous donnent de l’amour et pour qui on a envie de s’abandonner. » Pour la première fois, la Soirée des Jutra était diffusée de la TOHU. On ne s’est pas trop ennuyés du Studio 42 de -Canada. La mise en scène, classique et élégante, d’Yves Desgagnés était tout à fait adaptée au gala.
Comme la scénographie sobre et la réalisation de Jocelyn Barnabé, qui a cependant souffert de nombreux problèmes techniques (son et éclairage).
Les numéros de variétés ont été pour la plupart réussis. Dans un hommage émouvant aux disparus de 2009 (Marcel Simard, Gilles Carle et Pierre Falardeau, entre autres), Isabelle Boulay a chanté la magnifique Le cœur est un oiseau de Richard Desjardins, interprétée par Lou Babin dans Le party de Pierre Falardeau, ainsi que Le temps est bon de Stéphane Venne, chantée par Isabelle Pierre dans Les mâles de Gilles Carle. Elisapie Isaac a aussi interprété, plus tard dans la soirée, de sa voix superbe, la très belle chanson de Kate et Anna McGarrigle Why Must We Die, du film Before Tomorrow.
Moins réussi, un pot-pourri de chansons liées au cinéma, chantées par des actrices avec plus ou moins de succès.
« Y a-tu un médecin dans la salle ? » a demandé Sandrine Bisson, survoltée, comme dans le très sympathique 1981, où elle tenait le rôle de la mère d’un jeune Ricardo Trogi. Elle ne s’attendait visiblement pas à remporter le Jutra de la meilleure actrice de soutien et sa bonne humeur a été contagieuse.
Le lauréat du Jutra du meilleur acteur, Sébastien Ricard, a fait ses remerciements en direct de la salle de nouvelles de -Canada à Québec (? ! !), en souhaitant que le Québec devienne «propriétaire de son territoire ». On aurait souhaité, de notre côté, qu’il vienne nous dire ça en direct de la TOHU plutôt que d’aller chanter au « gala des champions » de La série Montréal-Québec. C’est un peu comme si un acteur n’était pas allé chercher son Oscar parce qu’il chantait à la finale d’America’s Got Talent...
En acceptant le Jutra du meilleur scénario pour J’ai tué ma mère, Xavier Dolan a remercié sa mère, pour qui ce film était une « déclaration d’amour et de paix ». Gros plan sur la compagne de son père, Manuel Tadros... qui n’est pas sa mère. Oups !
Denis Villeneuve, très réservé comme toujours, a obtenu un Jutra de la meilleure réalisation très mérité. « Ce n’est pas un film parfait. Mais on y a mis tout notre cœur », a-t-il déclaré.
Pour clôturer la soirée, Luc Picard et Chloé Sainte-Marie, venus rendre hommage à Pierre Falardeau et à Gilles Carle, ont remis le Jutra du meilleur film à J’ai tué ma mère de Xavier Dolan, ému, la voix chevrotante.
« Au final, ce qui importe, c’est ce que les gens ont ressenti en voyant le film. C’est cette émotion vive et immédiate qui m’intéresse, parce que sa vérité ne ment pas », a-t-il dit avec justesse, avant de remercier le public, « qui a confirmé la possibilité d’un cinéma indépendant, qui survit au système, bien intentionné mais souvent mercantile, mis en place, imposant et aux spectateurs et à l’industrie des standards qui sous-estiment notre intelligence et effacent notre identité. » Et il n’a que 20 ans...
http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-et-critiques/chroniqueurs/chronique/11225-Soire-forte-en-motion-moins-en-humour-.html