Enfin une décision éclairée de la part de la Ville de Montréal !
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Montréal dépoussière le projet VIAFast
François Cardinal
La Presse
Publié le 27 août 2009 à 05h00 Mis à jour à 07h28
http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/transports/200908/26/01-896182-montreal-depoussiere-le-projet-viafast.php?utm_source=bulletinCBP&utm_medium=email&utm_campaign=retention
L'administration Tremblay compte demander au gouvernement canadien de chasser les convois de marchandises d'une des voies ferrées du couloir Québec-Windsor, afin qu'elle soit consacrée au transport des passagers.
Cela permettrait aux trains d'atteindre une vitesse de 240km/h et, ainsi, de réduire du tiers la durée du trajet entre Québec et Montréal. Ce projet, en plus de ne coûter qu'une fraction du prix d'un TGV, pourrait voir le jour beaucoup plus rapidement.
Selon les informations obtenues par La Presse, les fonctionnaires municipaux ont reçu le mandat de dépoussiérer l'ancien projet VIAFast, que pilotait Jean Pelletier avant d'être démis de ses fonctions de président du conseil de VIA Rail, en 2004.
Une étude menée sous sa houlette avait conclu que la meilleure façon d'améliorer la desserte entre les villes de Québec et de Windsor était de réserver aux passagers une bonne partie d'une des deux voies existantes. Les marchandises ont aujourd'hui priorité sur presque tout le couloir.
«Il serait possible de réorganiser tout ça, précise André Lavallée, responsable du transport à la Ville. Voilà pourquoi nous avons décidé de mettre à jour l'hypothèse avancée à l'époque par M. Pelletier.»
Intitulé Un plan pour améliorer le transport de voyageurs et de marchandises dans le corridor le plus achalandé au Canada, le rapport de septembre 2002 évaluait ce projet à 2,6 milliards, soit sept fois moins que le coût estimé d'un TGV à l'époque (18 milliards, intérêts inclus).
Autre avantage de l'amélioration des infrastructures existantes: le projet pourrait voir le jour en quatre ou cinq ans, comparativement à 10 ans pour un train à grande vitesse. Le problème, c'est que VIAFast implique de délicates négociations avec le CN et le CP, qui possèdent la quasi-totalité des emprises ferroviaires. Si elles avaient donné leur accord de principe à l'époque, cela ne veut pas dire qu'elles accepteraient encore aujourd'hui de concentrer les trains de marchandises sur une voie.
Notons que cela se fait déjà dans certains secteurs, avec des améliorations notables pour les passagers. VIA Rail est en effet propriétaire de trois tronçons du couloir Québec-Windsor, tous plus efficaces et ponctuels que les autres portions, selon Malcolm Andrews, porte-parole de VIA.
Le projet VIAFast ne constitue pas qu'un simple réaménagement des emprises ferroviaires. Pour que les trains atteignent des vitesses supérieures, il est question d'optimiser le réseau pour que des locomotives similaires au modèle Acela de Bombardier puissent y circuler à grande vitesse.
Selon les prévisions de VIA, cela permettrait une réduction marquée de la durée des trajets. Le voyage Québec-Montréal se ferait ainsi en 2h (plutôt que 2h50), celui entre Montréal et Toronto en 3h30 (plutôt que 4h) et celui entre Montréal et Ottawa en 1h15 (plutôt que 2h). «Grâce à VIAFast, les trains seront plus nombreux, plus rapides, et plus fréquents et transporteront plus de gens, avait-on noté en 2002. À plus long terme, les trains voyageurs circuleront à une vitesse pouvant atteindre 240km/h, et il y aura des départs toutes les heures ou presque entre les principales villes.»
La décision de la Ville de Montréal d'actualiser VIAFast survient en plein débat sur l'implantation d'un TGV dans ce couloir. À l'initiative de la Ville de Québec, et avec l'appui de l'administration Tremblay, la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) planche sur une étude qui doit être déposée au mois de novembre. Une «étude prospective» à ce sujet a conclu à la rentabilité d'un tel projet.
Parallèlement, la firme Dessau est à préparer un rapport plus vaste sur les détails de l'implantation d'un train à grande vitesse, à la demande des gouvernements du Canada, du Québec et de l'Ontario. L'étude devrait être terminée au printemps 2010.