Collusion : les ingénieurs exigent que le gouvernement prenne le taureau par les cornes
MONTRÉAL, le 15 sept. 2011 /CNW Telbec/ - Suite au dévoilement du rapport troublant de l'Unité anticollusion, confirmant un lien direct entre l'industrie de la construction et le financement des partis politiques, le Réseau des ingénieurs du Québec (RéseauIQ) fait appel à une intervention immédiate du gouvernement du Québec afin qu'il mette en place une commission d'enquête publique.
« Depuis un an et demi, les ingénieurs nous disent que cette situation est inacceptable et ils réclament avec véhémence un ménage à la racine. Aujourd'hui, il ne s'agit plus de simples allégations, mais de faits accablants qui discréditent les ingénieurs. Or, nous exigeons que les responsables soient identifiés et que des sanctions soient imposées » déclare M.Yves Lavoie, ing., président du RéseauIQ.
En effet, au mois de février 2010, le RéseauIQ publiait les résultats inquiétants et sans équivoque d'un sondage d'opinion mené auprès de ses membres : la quasi-totalité des ingénieurs (95%) se déclarait profondément préoccupée par l'ampleur du phénomène et alarmée par les dommages infligés sur la réputation de la profession (96%). De plus, stupéfait, le RéseauIQ a pris connaissance des résultats du baromètre des professions 2011 (Léger Marketing, septembre 2011), qui indique que seulement 65% des Québécois font confiance aux ingénieurs : il s'agit d'une baisse remarquable par rapport à 2007, alors que ceux-ci avaient la confiance de 83% de la population.
« Redonnons les lettres de noblesse aux ingénieurs! Bien qu'il s'agisse d'actes de collusion et corruption d'une infime minorité, c'est tous les ingénieurs qui se voient discrédités, alors que nos membres nous l'ont déjà dit clairement : que les pommes pourries soient sorties du panier! » poursuit M. Lavoie.
Pour ce faire, une enquête policière n'est pas suffisante. C'est seulement grâce à la mise en place immédiate de mesures plus drastiques, telle qu'une commission d'enquête publique, que nous pourrons pallier à cette crise de confiance et mettre fin à ce système vicieux.
« Selon le rapport de l'UPAC dévoilé hier, les Québécois payent de leur poche la corruption. Or, dans un moment aussi critique que celui que nous vivons, où plusieurs de nos infrastructures nécessitent de projets majeurs de réfection, la population mérite d'être rassurée par des gestes forts de la part des autorités » de conclure M. Lavoie.