Escouade Marteau

La Presse




Les enquêteurs de l'Opération Marteau, qui relèvent de la Sûreté du Québec, ont arrêté ce matin l'ancien maire d'Outremont, Stéphane Harbour, ainsi que Yves Mailhot, ancien directeur général de cet arrondissement, et Jean-Claude Patenaude, ancien attaché politique de M. Harbour et ex-directeur adjoint.

Les arrestations seraient liés à des comptes de dépense. L'enquête s'est amorcée à la suite d'une plainte d'une conseillère municipale, indique un communiqué de la SQ émis cet après-midi, sans donner de nom. Les faits reprochés se seraient produits entre 2005 et 2008. La conseillère municipale Noushig Eloyal, du parti d'opposition Vision Montréal, avait porté plainte à la police en octobre 2007.

Harbour, 51 ans, Mailhot, 58 ans, et Patenaude, 64 ans, font face à des accusations d'abus de confiance, de fraude, de fabrication de faux documents et d'usage de faux, ainsi que de complot.

Les trois hommes devraient comparaître au palais de justice de Montréal le 6 mai prochain. L'escouade Marteau a été formée pour enquêter sur des cas de collusion et de construction dans le domaine de la construction.


Par ailleurs, la SQ enquête depuis deux ans sur les dépassements de coûts dans la construction du Centre intergénérationnel d'Outremont, un centre communautaire comprenant notamment un gymnase et des salles de loisirs, notamment pour personnes âgées. Au départ, les coûts devaient s'élever à 6,6 millions, mais ils ont rapidement doublé. La SQ a effectué une importante perquisition, en mai dernier, pour saisir les documents relatifs à ce projet.

ENFIN!


Lapresse 3 fev 2011
Opération Marteau: l'ex-mairesse de Boisbriand arrêtée

Les enquêteurs de l'opération Marteau ont arrêté sept personnes ce jeudi dans la région de Montréal et à Québec, dont l'ancienne mairesse de Boisbriand Sylvie St-Jean et l'entrepreneur Lino Zambito.

Les autres personnes arrêtées sont Guiseppe Zambito, père de Lino, président d'Infrabec, France Michaud et Gaetan Morin, de la firme d'ingénieurs Roche, Rosaire Fontaine et Claude Brière, de la firme BPR-Triax.

Sylvie St-Jean, battue lors des dernières élections, et Claude Brière sont accusés de complot pour commettre un abus de confiance. Quant aux Zampito père et fils, ils sont accusés de fraude envers la ville de Boisbriand dépassant 5000 dollars. On leur reproche aussi d'avoir incité un concurrent à retirer sa soumission. Lino Zambito aurait aussi menacé un autre concurrent dans le cadre des projets Grande Tourelle et Côté Sud à Boisbriand.

En tout, ce sont 28 chefs d'accusations qui ont été déposés.

Il s'agit là de la première action d'envergure de cette escouade relevant de la Sûreté du Québec depuis sa création au printemps 2009. L'Opération Marteau a le mandat d'enquêter sur la collusion et la corruption dans l'industrie de la construction et dans le monde municipal.

En décembre 2009, les enquêteurs de l'opération Marteau avaient mené des perquisitions dans deux bâtiments de la Ville de Boisbriand, ainsi que dans les locaux de la firme Infrabec, de l'homme d'affaires Lino Zambito.

Ils avaient alors saisi des documents reliés à des contrats accordés par la municipalité, du temps qu'elle était dirigée par la mairesse Sylvie Saint-Jean. Les enquêteurs cherchaient des preuves concernant les allégations de collusion et de corruption.

En avril dernier, une série de perquisitions avait été menée dans les bureaux de la firme d'ingénieurs Roche à Montréal et à Québec. Une porte-parole de la SQ avait alors expliqué que ces perquisitions étaient aussi reliées au dossier Boisbriand/Infrabec. Plusieurs sources indiquaient que les policiers s'intéressaient au contrat d'agrandissement de l'usine d'épuration des eaux de Boisbriand, accordé à la firme de Lino Zambito.

En octobre 2009, Lino Zambito s'est aussi retrouvé impliqué dans une nébuleuse histoire de manipulation des élections. L'émission Enquête avait diffusé une portion d'enregistrement dans laquelle on entend l'entrepreneur tenter de convaincre Marlene Cordato, candidate à la mairie, de ne pas se présenter aux élections contre Sylvie St-Jean. L'autre conseiller d'opposition Patrick Thiffault était présent aussi.

Deux mois plus tard, alors que Marlene Cordato avait emporté les élections, Lino Zambito avait affirmé, photos à l'appui, que Patrick Thiffault l'avait rencontré à plusieurs reprises dans ses bureaux. Quant à Sylvie St-Jean, elle a toujours plaidé que la rencontre entre Marlene Cordato, Patrick Thiffault et Lino Zambito était en fait un coup monté par ses adversaires pour la piéger et provoquer sa défaite.